L'essentiel (TL;DR) :
- Le lipome est une tumeur bénigne de la graisse. Il s’agit d’une masse molle et mobile sous la peau, fréquente surtout chez les chiens âgés ou en surpoids. Elle n’est généralement ni douloureuse ni dangereuse.
- Seul un vétérinaire peut confirmer le diagnostic. D’autres masses (comme les tumeurs cancéreuses) peuvent ressembler à un lipome. Une ponction ou une biopsie est indispensable pour en déterminer la nature exacte.
- L’ablation n’est nécessaire que si le lipome gêne. Le vétérinaire peut recommander une chirurgie si la boule devient volumineuse, entrave les mouvements ou cause une gêne esthétique ou fonctionnelle. Sinon, une simple surveillance suffit souvent.
Qu'est-ce qu'un lipome chez le chien ?
Définition
Un lipome est une tumeur bénigne composée principalement de cellules graisseuses. Il se forme généralement sous la peau et peut apparaître sur diverses parties du corps, bien qu’il soit plus communément observé sur le torse, les aisselles, et les membres. Ces masses sont généralement molles, mobiles au toucher, et indolores, ce qui permet souvent de les distinguer d’autres types de tumeurs plus préoccupantes. Les lipomes sont fréquents chez les chiens d'âge moyen à avancé, et certaines races comme les Labrador Retrievers semblent plus prédisposées à en développer.
L’âge est un facteur de risque majeur : selon une étude*, les chiens entre 9 et 12 ans ont environ 17,5 fois plus de chances de développer un lipome que ceux de 3 à 6 ans. Le surpoids semble augmenter les chances de lipome (près de 2 fois plus de risques). |
Différents types de lipomes
Les lipomes peuvent varier en taille, allant de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre, et bien qu’ils soient généralement bénins et ne nécessitent pas de traitement immédiat, ils peuvent parfois devenir assez gros pour causer de l'inconfort ou restreindre les mouvements du chien.
Dans de rares cas, un lipome peut devenir infiltrant, ce qui signifie qu'il pénètre dans les tissus musculaires environnants et nécessite une intervention chirurgicale plus complexe. Il est conseillé de faire évaluer toute nouvelle masse par un vétérinaire pour s’assurer qu’elle est bien bénigne.
Comment reconnaître une boule de graisse chez le chien ?
Le diagnostic d'une boule de graisse est réalisé par un vétérinaire en plusieurs étapes.
- Le vétérinaire palpe la masse pour évaluer sa consistance, sa mobilité, sa taille, et sa position par rapport aux tissus environnants. Les lipomes sont généralement doux, mobiles et bien délimités, ce qui les rend souvent reconnaissables au toucher.
- Ensuite, une cytoponction est réalisée : c'est la méthode la plus courante pour diagnostiquer un lipome. Le vétérinaire insère une aiguille fine dans la masse et aspire un petit échantillon de cellules. Ces cellules sont ensuite étalées sur une lame de microscope et examinées. Dans le cas d’un lipome, la ponction révèle généralement des cellules graisseuses caractéristiques.
- Si les résultats de la cytoponction ne sont pas concluants ou si la masse présente des caractéristiques atypiques, une biopsie peut être nécessaire. Cela implique de prélever un échantillon de tissu plus important pour une analyse histopathologique en laboratoire. Cette procédure permet de confirmer le diagnostic et d’exclure la possibilité de tumeurs malignes telles que le liposarcome.
- Dans de rares cas, surtout si la masse est volumineuse ou située dans une zone difficile à évaluer, le vétérinaire peut recommander une échographie ou une radiographie. L’imagerie aide à déterminer l’étendue de la masse et son impact sur les structures environnantes.
L'avis de Bulle Bleue : Il est important de souligner que toutes les masses ne sont pas des lipomes bénins. Si la masse est douloureuse, ferme, non mobile, croît rapidement ou est accompagnée de signes cliniques tels que de la fièvre ou une perte d’appétit, le vétérinaire cherchera à exclure d'autres hypothèses diagnostiques. De manière générale, toute masse palpée sur un animal doit être examinée et ponctionnée. L'assurance maladie pour chien rembourse ce type de frais vétérinaires.
Même si un lipome est diagnostiqué comme bénin, il est recommandé de surveiller régulièrement la taille et la consistance de la masse. Des visites de contrôle chez le vétérinaire permettent de détecter précocement tout changement pouvant indiquer une transformation maligne.
Kyste, boule de graisse ou tumeur chez le chien : comment faire la différence ?
Voici un tableau pour distinguer kyste, boule de graisse (lipome) et tumeur chez le chien :
Type de masse | Nature / origine | Aspect au toucher | Évolution | Zones les plus fréquentes | Douleur / gêne | Risques | Conduite à tenir |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Kyste | Cavité remplie de liquide ou de sébum (souvent bénin) | Rond, lisse, bien délimité, parfois fluctuant | Évolution lente, peut grossir puis se rompre | Peau, oreilles, base de la queue | Généralement indolore sauf en cas d’infection | Faible, mais risque d’infection ou d’inflammation | Surveillance ou retrait chirurgical si volumineux ou infecté |
Boule de graisse (lipome) | Masse constituée de cellules graisseuses | Molle, mobile sous la peau, indolore | Croissance lente mais continue | Tronc, aisselles, flancs, cuisses | Non douloureuse | Bénigne, mais peut gêner si très volumineuse ou mal placée | Diagnostic par ponction, retrait si gêne ou croissance rapide |
Tumeur | Masse liée à une prolifération anormale de cellules (bénigne ou maligne) | Consistance variable (dure ou molle), parfois adhérente | Peut grossir rapidement, changer de forme ou ulcérer | N’importe quelle zone du corps | Parfois douloureuse, selon le type |
Attention : seul un examen vétérinaire permet d'avoir un diagnostic de certitude.
Comment différencier un lipome d'une tumeur cancéreuse chez le chien ?
Voici un tableau comparatif pour comprendre les différences entre un lipome et une tumeur cancéreuse chez le chien :
Critère | Lipome (boule de graisse) | Tumeur cancéreuse |
---|---|---|
Nature | Masse bénigne constituée de cellules graisseuses | Masse maligne formée de cellules cancéreuses anormales |
Évolution | Croissance lente, parfois stable pendant des années | Croissance souvent rapide, pouvant s’étendre localement ou métastaser |
Consistance au toucher | Molle, souple, mobile sous la peau | Dure, irrégulière, parfois adhérente aux tissus profonds |
Douleur | En général indolore | Peut être douloureuse ou sensible à la manipulation |
Apparence externe | Peau normale, pas de rougeur ni d’ulcération | Parfois rouge, chaude, ulcérée ou saignante |
Localisation | Le plus souvent sous la peau, sur le tronc, les cuisses ou le thorax | Peut apparaître n’importe où, y compris sur les organes internes |
État général du chien | Aucun changement notable | Amaigrissement, fatigue, perte d’appétit ou autres signes généraux possibles |
Diagnostic | Ponction à l’aiguille fine ou biopsie pour confirmer la nature graisseuse | Analyse cytologique ou histologique pour identifier le type de cellules cancéreuses |
Pronostic | Excellent, pas de danger vital | Variable selon le type de cancer, parfois réservé |
Traitement | Souvent inutile, sauf si la masse gêne le chien | Chirurgie, chimiothérapie ou autres traitements selon le cas |
Un lipome est une masse molle, mobile et bénigne, tandis qu’une tumeur cancéreuse est souvent dure, fixée et évolutive.
Cependant, seul un vétérinaire peut poser un diagnostic fiable grâce à une ponction ou une biopsie. Si c'est une tumeur, le pronostic dépendra de son type.
Comment faire partir une boule de graisse sur un chien ?
Le traitement d’une boule de graisse, ou lipome, chez le chien dépend de la taille, de l’emplacement et de l’impact de la masse sur le bien-être de l’animal.
Surveillance
La première option de traitement est l’observation et la surveillance régulière. Si le lipome est petit, ne change pas de taille et n’affecte pas la mobilité ou le confort du chien, il peut être simplement observé. Des visites régulières chez le vétérinaire permettent de surveiller tout changement de taille ou de texture de la masse.
Chirurgie
Si le lipome devient gênant, douloureux, ou s’il se développe rapidement, la chirurgie est généralement recommandée pour l’enlever. L'ablation chirurgicale est une procédure courante qui consiste à retirer la masse sous anesthésie générale.
Pour les lipomes infiltrants, qui s’étendent dans les tissus environnants, une chirurgie plus complexe peut être nécessaire pour enlever complètement la masse et réduire le risque de récidive.
Le traitement chirurgical n’est pas systématique : seulement 19 % des lipomes identifiés sont enlevés par chirurgie selon une étude*. |
Est-ce que le lipome est dangereux chez le chien ?
Les lipomes chez le chien sont généralement bénins et ne sont pas considérés comme graves. Ces tumeurs de graisse sont molles, mobiles, et se développent lentement. Elles ne causent habituellement pas de douleur ou d'inconfort et ne métastasent pas dans d’autres parties du corps.
Cependant, dans certains cas, un lipome peut devenir assez gros ou se développer dans des endroits qui limitent la mobilité ou causent une gêne. Dans de rares cas, un lipome peut être infiltrant, ce qui signifie qu'il pénètre dans les tissus environnants, rendant l’ablation chirurgicale plus difficile.
Quand faut-il s'inquiéter en cas de boule chez le chien ?
Il faut s’inquiéter d’une masse chez le chien si elle grossit rapidement, devient douloureuse, chaude, ou présente une surface irrégulière et dure. Une masse qui saigne, change de couleur, ou qui affecte la mobilité et le comportement du chien est également préoccupante. Les masses qui apparaissent soudainement ou celles qui continuent de croître malgré la surveillance sont des signes avant-coureurs. Si votre chien présente des symptômes associés comme une perte de poids, une léthargie, une perte d’appétit ou des difficultés à se déplacer, il est important de consulter un vétérinaire immédiatement pour un examen et un diagnostic précis.
Quels sont les différents types de masses cutanées et sous-cutanées chez le chien ?
Nous avons déjà détaillé les caractéristiques du lipome chez le chien. Mais les boules cutanées ou sous-cutanées peuvent être secondaires à d'autres types de masses, plus ou moins graves.
Kyste
Les kystes chez le chien sont des masses bénignes qui se forment sous la peau ou dans les organes en raison de l'accumulation de liquide ou de matière semi-solide dans une cavité. Les kystes sébacés sont les plus fréquents, résultant de l'obstruction des glandes sébacées qui produisent le sébum, une substance huileuse. Ils apparaissent souvent comme de petites masses rondes sous la peau, pouvant être blanchâtres ou jaunâtres. Les kystes sont généralement indolores, mais peuvent devenir enflammés, infectés, ou irrités, entraînant une gêne pour le chien.
D’autres types de kystes incluent les kystes folliculaires, qui proviennent des follicules pileux, et les kystes dermoïdes, une forme congénitale contenant des cellules de la peau ou des glandes. Les kystes peuvent varier en taille et en localisation, mais la plupart sont facilement identifiables lors d'un examen physique.
Le diagnostic repose sur la palpation, la cytoponction ou la biopsie. Le traitement dépend de la taille, de l’emplacement et de l’évolution du kyste. Les kystes asymptomatiques et petits peuvent simplement être surveillés. En revanche, si un kyste cause de la douleur, de l'inconfort, ou présente un risque d'infection, l'ablation chirurgicale est recommandée. Il est important de consulter un vétérinaire pour un diagnostic précis et un traitement approprié, car certains kystes peuvent ressembler à des tumeurs plus graves.
Verrue (papillome)
Les verrues, ou papillomes, chez le chien sont de petites masses cutanées bénignes causées par le papillomavirus canin. Elles apparaissent souvent chez les chiens jeunes ou chez les animaux dont le système immunitaire est affaibli. Les papillomes sont contagieux entre chiens et se transmettent généralement par contact direct ou par l’intermédiaire d’objets contaminés, tels que des bols ou des jouets.
Ces verrues se présentent sous forme de petites excroissances rondes ou irrégulières, souvent de couleur rose ou blanche. Elles sont principalement observées autour de la bouche, des lèvres, des yeux, et parfois sur les pattes ou les zones génitales. Bien qu’elles soient généralement indolores, elles peuvent causer de l’inconfort, notamment si elles sont situées dans la bouche, ce qui peut affecter l’alimentation ou entraîner une salivation excessive.
Le diagnostic est généralement basé sur l’aspect clinique, mais une biopsie peut être effectuée pour confirmer la nature de la lésion. Dans la majorité des cas, les verrues régressent spontanément en quelques semaines à mois sans traitement spécifique, à mesure que le système immunitaire du chien les combat.
Si les verrues sont nombreuses, se propagent, ou ne disparaissent pas après plusieurs mois, un traitement peut être nécessaire. Les options incluent l’ablation chirurgicale, la cryothérapie (congélation) ou l’utilisation de médicaments antiviraux topiques. Il est important de surveiller l’évolution des verrues et de consulter un vétérinaire pour éviter toute complication et prévenir la contagion.
Papule
Les papules chez le chien sont de petites lésions cutanées surélevées, généralement mesurant moins de 1 cm de diamètre. Elles peuvent être de différentes couleurs, allant du rose au rouge, et sont souvent le signe d’une inflammation ou d’une réaction allergique.
Les causes courantes incluent les piqûres d’insectes, les allergies, les infections bactériennes ou fongiques, et les parasites comme les puces ou les acariens. Les papules peuvent également se développer en cas de troubles immunitaires ou dermatologiques. Le diagnostic implique souvent un examen clinique, des tests cutanés, ou des biopsies. Le traitement dépend de la cause sous-jacente et peut inclure des médicaments topiques ou oraux pour réduire l'inflammation et traiter l'infection.
Pustule
Les pustules chez le chien sont des petites lésions cutanées contenant du pus, visibles comme des bosses enflammées et souvent jaunâtres ou blanches.
Elles résultent généralement d'infections bactériennes, comme la pyodermite, ou de troubles dermatologiques comme l'acné ou les maladies auto-immunes. Les pustules peuvent aussi être causées par des allergies ou des parasites. Elles sont souvent douloureuses et peuvent s'accompagner de rougeur, de chaleur et d'irritation de la peau. Le traitement dépend de la cause sous-jacente et peut inclure des antibiotiques, des médicaments anti-inflammatoires ou des traitements topiques prescrits par un vétérinaire.
Abcès
Les abcès chez le chien sont des accumulations de pus résultant de l'infection ou de l'inflammation localisée dans une cavité formée par la dégradation des tissus. Ils apparaissent souvent comme des masses douloureuses, chaudes et enflées sous la peau. Les abcès peuvent être causés par des morsures, des piqûres d'insectes, des traumatismes ou des infections bactériennes profondes. Ils peuvent aussi se développer suite à des corps étrangers comme les épillets du chien, des épines ou des éclats de bois, qui pénètrent dans la peau et provoquent une réaction inflammatoire.
Les symptômes d'un abcès incluent une bosse rouge et enflée, une douleur au toucher, et parfois une fièvre et une perte d'appétit. Le diagnostic est généralement posé sur la base de l'examen clinique et peut être confirmé par une analyse du pus prélevé par ponction ou une biopsie.
Le traitement des abcès implique souvent une intervention chirurgicale pour drainer le pus et nettoyer la cavité. Des antibiotiques sont prescrits pour traiter l'infection bactérienne sous-jacente et réduire l'inflammation.
Masse réactionnelle, post-traumatique
Les masses réactionnelles et post-traumatiques chez le chien sont des gonflements causés par une réponse inflammatoire à un traumatisme ou à une irritation. Elles apparaissent souvent après des blessures, des morsures, ou des interventions chirurgicales, et peuvent être constituées de tissu cicatriciel, de liquide inflammatoire, ou d’un granulome. Ces masses peuvent être douloureuses, chaudes, et enflées, et parfois, elles sont accompagnées de rougeur et d'écoulement. Le traitement implique généralement des soins locaux pour réduire l'inflammation, comme des compresses chaudes, des médicaments anti-inflammatoires, et parfois des antibiotiques si une infection est suspectée.
Mastocytome
Les mastocytomes chez le chien sont des tumeurs cutanées malignes provenant des mastocytes, des cellules impliquées dans les réactions allergiques et inflammatoires. Ils sont parmi les tumeurs cutanées les plus courantes chez les chiens, et leur apparence peut varier considérablement. Les mastocytomes se présentent souvent comme des masses nodulaires, fermes ou parfois molles, pouvant être rouges, brunâtres ou parfois de couleur normale. Ils peuvent croître rapidement et apparaître dans n'importe quelle partie du corps, bien qu'ils soient fréquemment trouvés sur les membres, le tronc et la tête.
Le diagnostic est généralement confirmé par une cytoponction. Une biopsie peut également être nécessaire pour évaluer la profondeur de l'infiltration et le grade de la tumeur.
Le traitement des mastocytomes dépend du grade et de l'extension de la tumeur. La chirurgie est souvent le traitement de choix, visant à retirer la tumeur avec une marge de tissu sain. Dans certains cas, des thérapies adjuvantes telles que la radiothérapie, la chimiothérapie ou des médicaments ciblés peuvent être nécessaires, surtout pour les mastocytomes de grade élevé ou ceux qui ne peuvent pas être complètement retirés chirurgicalement. Le suivi régulier est essentiel pour détecter toute récidive ou métastase.
Fibrome/fibrosarcome
Les fibromes et fibrosarcomes chez le chien sont des tumeurs dérivées des cellules fibreuses du tissu conjonctif. Les fibromes sont des tumeurs bénignes, souvent sous-cutanées, généralement lentes à croître et bien délimitées, apparaissant comme des masses fermes et mobiles. En revanche, les fibrosarcomes sont des tumeurs malignes, plus agressives, pouvant envahir les tissus voisins et métastaser à d’autres organes et provoquer un cancer. Les fibrosarcomes sont souvent plus difficiles à traiter en raison de leur nature infiltrante. Le diagnostic implique souvent une biopsie pour distinguer entre les formes bénignes et malignes. Le traitement repose généralement sur la chirurgie pour enlever la tumeur, avec des traitements complémentaires comme la radiothérapie ou la chimiothérapie selon la gravité.
Hémangiome/hémangiosarcome
Les hémangiomes et hémangiosarcomes chez le chien sont des tumeurs des vaisseaux sanguins. Les hémangiomes sont des tumeurs bénignes, généralement bien délimitées et souvent visibles comme des masses rouges ou bleues, pouvant apparaître sous la peau ou dans les organes. En revanche, les hémangiosarcomes sont des tumeurs malignes, plus agressives, qui se développent dans les vaisseaux sanguins et peuvent se propager rapidement à d'autres organes, comme la rate ou le foie. Les hémangiosarcomes sont souvent détectés tardivement en raison de leur nature asymptomatique précoce. Le diagnostic implique des examens d'imagerie et une biopsie. Le traitement des hémangiosarcomes inclut généralement une chirurgie, suivie de chimiothérapie pour améliorer le pronostic.
Adénome/adénocarcinome
Les adénomes et adénocarcinomes chez le chien sont des tumeurs dérivées des glandes exocrines. Les adénomes sont des tumeurs bénignes, souvent formées à partir des glandes sébacées, salivaires ou mammaires. Ils apparaissent généralement comme des masses bien délimitées, lentes à croître, et rarement métastatiques. En revanche, les adénocarcinomes sont des tumeurs malignes provenant également de glandes, mais avec un potentiel élevé d'invasion locale et de métastase. Les adénocarcinomes peuvent se développer dans des organes comme les glandes mammaires, la prostate ou les glandes anales. Le diagnostic est confirmé par biopsie et le traitement implique souvent une chirurgie suivie, dans certains cas, de chimiothérapie ou de radiothérapie.
Mélanome
Le mélanome chez le chien est une tumeur maligne provenant des cellules pigmentaires, ou mélanocytes, responsables de la production de pigment dans la peau. Les mélanomes peuvent se développer dans la peau, la bouche, ou d’autres muqueuses. Ils apparaissent souvent comme des masses noires ou brunes, mais peuvent aussi être de couleur normale ou rougeâtre. Les mélanomes cutanés sont parfois moins agressifs, tandis que ceux situés dans la bouche ont un potentiel métastatique élevé. Le diagnostic est généralement confirmé par une biopsie. Le traitement des mélanomes peut inclure une chirurgie pour retirer la tumeur, suivie de radiothérapie ou chimiothérapie pour gérer les métastases.
Quelles sont les maladies de peau du chien ?
Les maladies cutanées du chien figurent parmi les motifs de consultation vétérinaire les plus fréquents.
Les allergies cutanées : une cause fréquente de démangeaisons
Les allergies représentent la première cause de dermatite chez le chien. Elles regroupent plusieurs formes selon l’origine de la réaction.
La dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP)
C’est l’une des affections dermatologiques les plus courantes. Elle résulte d’une réaction d’hypersensibilité à la salive des puces.
- Symptômes : démangeaisons intenses, surtout à la base de la queue, zones de poils clairsemés, croûtes et lésions rouges.
- Diagnostic : la présence de puces ou de crottes de puces dans le pelage, associée aux signes caractéristiques, suffit souvent.
- Traitement : repose sur un traitement anti puce pour chien, et dans son environnement. Un antiprurigineux ou une corticothérapie courte peut être nécessaire pour apaiser les démangeaisons.
La dermatite atopique
La dermatite atopique canine (DAC) est une maladie allergique chronique d’origine génétique. Le chien réagit de manière excessive à des allergènes environnementaux (acariens, pollens, moisissures…).
- Signes cliniques : démangeaisons chroniques, léchage excessif des pattes, otites récurrentes, rougeurs autour du museau et des yeux.
- Diagnostic : principalement clinique, parfois complété par des tests allergologiques.
- Prise en charge : elle repose sur la gestion à long terme : soins cutanés réguliers (shampoings, émollients), traitement anti-inflammatoire, immunothérapie (désensibilisation) ou médicaments antiprurigineux ciblés (lokivetmab, oclacitinib).
L’allergie alimentaire
L’allergie alimentaire se manifeste souvent par des démangeaisons persistantes non saisonnières, parfois accompagnées de troubles digestifs.
- Diagnostic : le seul moyen fiable consiste à réaliser un régime d’éviction pendant 6 à 8 semaines avec une alimentation hypoallergénique, puis à réintroduire progressivement les aliments suspects.
- Traitement : repose sur l’exclusion définitive de l’aliment déclencheur.
Les infections cutanées : bactéries, champignons et levures
Les infections de la peau, souvent secondaires à d’autres affections (grattage, allergies, humidité), peuvent aggraver considérablement l’état cutané du chien.
Les pyodermites bactériennes
Elles sont provoquées par la prolifération de bactéries, principalement Staphylococcus pseudintermedius.
- Formes cliniques : boutons (pustules), croûtes, poils cassés, perte de poils localisée et mauvaise odeur.
- Causes sous-jacentes : allergies, parasites, plaies, excès d’humidité ou déséquilibre immunitaire.
- Traitement : shampoings antiseptiques, antibiotiques topiques ou oraux selon la gravité. Il est essentiel d’identifier et traiter la cause primaire pour éviter les récidives.
Les infections fongiques (dermatophytoses)
Les dermatophytes (souvent Microsporum canis) sont responsables de la teigne, une maladie contagieuse pour les autres animaux et pour l’homme.
- Symptômes : plaques sans poils, parfois croûteuses, souvent circulaires, avec un centre clair et une bordure rougeâtre.
- Diagnostic : lampe de Wood, examen microscopique ou culture fongique.
- Traitement : antifongiques locaux (crèmes, lotions) et systémiques (griséofulvine, itraconazole). La désinfection de l’environnement est cruciale pour éviter les rechutes.
Les infections à levures (malasseziose)
La malasseziose est due à la prolifération d’une levure naturellement présente sur la peau : Malassezia pachydermatis.
- Signes : démangeaisons, odeur rance, peau grasse ou brunâtre, surtout dans les plis, les oreilles et entre les doigts.
- Facteurs favorisants : allergies, excès de sébum, humidité, troubles hormonaux.
- Traitement : shampoings antifongiques, lotions et parfois traitements oraux.
Les parasites cutanés : puces, tiques, acariens
Les infestations parasitaires sont un autre grand classique des affections cutanées.
La gale sarcoptique
Causée par l’acarien Sarcoptes scabiei, la gale sarcoptique provoque une démangeaison très intense.
- Symptômes : rougeurs, croûtes, perte de poils au niveau des oreilles, coudes, ventre et thorax.
- Transmission : très contagieuse entre chiens, et parfois transmissible temporairement à l’humain.
- Traitement : antiparasitaires spécifiques (isoxazolines, selamectine, ivermectine) et traitement de l’environnement.
La démodécie
La gale démodécique, due à Demodex canis, est une maladie parasitaire non contagieuse.
- Forme localisée : petites zones sans poils autour des yeux, de la bouche ou des pattes.
- Forme généralisée : plus grave, avec atteinte étendue et infections secondaires.
- Facteurs favorisants : prédisposition génétique, déficit immunitaire, stress.
- Traitement : shampoings acaricides, comprimés antiparasitaires spécifiques et traitement des infections associées.
Les tiques et les puces
Outre la DAPP évoquée plus haut, les tiques et puces peuvent causer des plaies, irritations et infections secondaires.
La prévention repose sur un traitement antiparasitaire régulier, adapté au mode de vie du chien (collier, pipette, comprimé).
Les troubles hormonaux et métaboliques
Certaines maladies internes se manifestent d’abord par des troubles cutanés.
L’hypothyroïdie
Le déficit en hormones thyroïdiennes provoque souvent une peau sèche, épaissie et une perte de poils symétrique.
- Autres signes : prise de poids, apathie, frilosité.
- Diagnostic : dosage des hormones thyroïdiennes dans le sang.
- Traitement : administration quotidienne d’hormones thyroïdiennes de synthèse à vie.
Le syndrome de Cushing (hyperadrénocorticisme)
Le syndrome de Cushing chez le chien est une affection hormonale entraîne un excès de cortisol, responsable de nombreuses manifestations cutanées :
- Signes : peau fine, poil clairsemé, apparition de taches sombres, ventre distendu.
- Diagnostic : tests sanguins hormonaux et échographie des glandes surrénales.
- Traitement : médicaments régulateurs du cortisol (trilostane) ou chirurgie.
Les dermatoses d’origine auto-immune
Ces maladies surviennent lorsque le système immunitaire attaque les propres cellules de la peau.
Le pemphigus foliacé
C’est la dermatose auto-immune la plus fréquente chez le chien.
- Symptômes : croûtes et pustules sur la tête, le museau, les oreilles, parfois les coussinets.
- Diagnostic : biopsie cutanée avec examen histologique.
- Traitement : corticoïdes et immunosuppresseurs pour contrôler l’inflammation.
Le lupus érythémateux
Maladie rare pouvant affecter la peau seule (forme discoïde) ou tout l’organisme (forme systémique).
- Signes : dépigmentation du museau, ulcères, croûtes, chute de poils.
- Prise en charge : traitement immunosuppresseur et protection solaire stricte.
Les dermatoses d’origine environnementale et traumatique
Les dermatites de contact
Elles apparaissent après un contact prolongé avec une substance irritante (produit ménager, herbe traitée, plastique…).
- Signes : rougeurs, boutons ou croûtes localisées sur la zone de contact.
- Traitement : élimination de la cause et application de crèmes apaisantes.
Les brûlures et lésions solaires
Les chiens à poil court ou à peau claire sont sensibles aux coups de soleil, surtout sur le museau et les oreilles.
- Conséquences : inflammation, ulcération, risque de cancer cutané à long terme.
- Prévention : éviter les expositions prolongées, utiliser une crème solaire vétérinaire adaptée.
Les plaies de léchage (granulome acral)
Elles résultent d’un léchage compulsif souvent lié au stress, à l’ennui ou à la douleur.
- Aspect : plaie chronique suintante, généralement sur le bas des pattes.
- Traitement : repose sur la désinfection, la mise en place d’une collerette, parfois des médicaments anxiolytiques et une prise en charge comportementale.
Les troubles de la kératinisation et affections séborrhéiques
La séborrhée
Il s’agit d’un déséquilibre dans la production de sébum et de kératine.
- Forme sèche : pellicules, poil terne.
- Forme grasse : peau huileuse et malodorante.
- Causes : génétiques (Cocker, Westie), endocriniennes ou nutritionnelles.
- Soins : shampoings kératorégulateurs, compléments riches en oméga-3 et oméga-6.
L’alopécie X (ou alopécie hormonale)
Fréquente chez les races nordiques (Spitz, Samoyède), elle se manifeste par une perte de poils symétrique sans démangeaison.
Bien que bénigne, elle reste esthétique. Le traitement est variable : castration, traitements hormonaux ou photothérapie selon les cas.
Les causes nutritionnelles et carentielles
Une alimentation déséquilibrée peut aussi altérer la qualité de la peau et du pelage.
- Carences en acides gras essentiels, zinc ou vitamines A et E : poil sec, cassant, pellicules, perte de brillance.
- Excès ou carence protéique : chute de poils, peau fine ou irritée.
Une alimentation de qualité, adaptée à l’âge et à l’activité du chien, constitue donc une base essentielle de la santé cutanée.
En conclusion, il existe donc de nombreux types de tumeurs qui peuvent être palpées sous forme de boule au niveau de la peau de l'animal. Dans le meilleur des cas, il peut s'agir d'un lipome, ou masse graisseuse. Une évaluation vétérinaire est toujours recommandée en cas de masse chez le chien.
*Source : O’Neill DG, Church DB, McGreevy PD, Thomson PC, Brodbelt DC. Prevalence of lipoma in dogs and risk factors for its presence in dogs attending primary-care veterinary practices in England. J Small Anim Pract. 2018;59(10):631-638. doi:10.1111/jsap.12906