Les chaleurs chez la chienne : tout ce que vous devez savoir

Connaître le cycle de fécondité de votre chienne permet de la protéger ou, si vous le souhaitez, de planifier une reproduction. Il est important de connaître les cycles de fécondité de votre chienne afin de pouvoir, le moment venu, prendre les mesures nécessaires pour la protéger. À l’inverse, cette connaissance peut aussi vous aider à favoriser une saillie si vous souhaitez obtenir une descendance. Voici quelques conseils pour bien gérer une chienne en chaleur.

L'essentiel (TL;DR) :

- Les chaleurs durent environ 3 semaines.

- Elles s’accompagnent de pertes sanguines et de changements de comportement.

- La période fertile se situe principalement pendant la 2ᵉ semaine.

- Pour dater précisément l’ovulation, le vétérinaire peut réaliser certains examens.

Quels sont les signes de chaleurs chez la chienne ?

Pendant la période de chaleurs de votre chienne, celle-ci va connaître et vous montrer des signes plus ou moins visibles, qu’ils soient de nature comportementale ou physique.

Les changements de comportements 

Quelques signes permettent de repérer si une chienne est en chaleur :

- Votre chienne en chaleur peut être plus câline et pot de colle ;

- Elle peut devenir au contraire plus agressive avec vous ;

- Elle peut aussi être agressive envers les autres chiennes et les mâles.

- Elle peut avoir tendance à fuguer pour rechercher un mâle.

Les changements physiques 

Quelques changement au niveau du corps de votre chienne peuvent signifier qu'elle est en chaleurs :

- La vulve de la chienne commence à gonfler et les premières pertes de sang apparaissent ;

- La vulve continue à grossir ;

- Puis les pertes de sang s’interrompent.

Toute cette période dure environ 3 semaines et c’est pendant la deuxième semaine que la probabilité que la chienne soit fécondée par le mâle est la plus importante.

L'ovulation se produit à chaque période de chaleur, et peut donc entrer en gestation à chaque fois. Elle n’est féconde que 2 à 4 jours après l’ovulation. Au-delà, les ovules meurent.

 

Les examens vétérinaires

Pour connaître précisément dans quelle phase se situe votre femelle, des examens réalisés chez votre vétérinaire peuvent être pratiqués. 

- Le frottis vaginal permet de prélever des cellules vaginales qui seront étudiées au microscope. Les différents types de cellules prélevées déterminent l'étape d'avancement du cycle.

- Les ovaires peuvent être observés à l'aide d'une échographie.

- Grâce au dosage de la progestérone, il est possible d'estimer précisément l'ovulation et ainsi, la saillie peut être programmée environ 48 heures après. Ces analyses sanguines hormonales sont très précises donc très pratiques pour prévoir la fécondation.

Bon à savoir : certains de ses examens peuvent être pris en charge par une assurance santé chien.

Le cycle sexuel de la chienne

Couple de chiens

Le cycle sexuel de la chienne adulte se décompose en 4 phases bien distinctes :

Le pro-oestrus

Cette période annonce l'entrée dans la phase de rut et dure entre 3 et 20 jours. C'est à ce moment-là que la vulve est gonflée et que les pertes sont les plus importantes. Les femelles urinent plus souvent, les phéromones ainsi libérés permettent d'attirer les mâles. Malgré cela elles n'acceptent pas de se laisser féconder.

L'oestrus ou phase d'ovulation : période fécondable

Il s’agit de la phase d’ovulation, qui dure en moyenne 9 jours. Durant cette période, la chienne accepte le mâle. On peut l’observer adopter une posture caractéristique : les pattes arrière légèrement écartées et la queue déviée sur le côté. La vulve reste gonflée, mais les pertes sanguines deviennent moins abondantes et prennent une teinte plus claire.

Le metoestrus ou dioestrus

Le métœstrus correspond à la phase qui suit l’ovulation et qui, en cas de fécondation, coïncide avec la gestation chez la chienne. Cette période dure en moyenne 63 jours, le temps nécessaire au développement des chiots jusqu’à la mise bas. Durant cette phase, la vulve reprend progressivement son aspect normal et les pertes vaginales cessent.

On remarque souvent un gonflement des mamelles, signe que l’organisme de la chienne se prépare à la lactation et à l’accueil de sa future portée. Chez certaines femelles non gestantes, il peut également apparaître une pseudogestation, accompagnée de modifications physiques et comportementales similaires à celles d’une grossesse réelle.

L'anoestrus

L’anœstrus est la dernière phase du cycle sexuel de la chienne. Elle dure généralement entre 3 et 9 mois, mais cette durée peut varier selon les individus et les races. Il s’agit d’une période de repos de l’appareil génital, durant laquelle l’activité hormonale est fortement réduite. La chienne ne présente alors aucun signe extérieur de chaleurs : la vulve retrouve son aspect normal, il n’y a pas de pertes, et elle n’attire pas les mâles.

En moyenne, une femelle connaît deux cycles par an, mais certaines races peuvent n’en avoir qu’un seul, tandis que d’autres en présentent jusqu’à trois. Ce temps de repos est essentiel pour permettre à l’organisme de se régénérer avant l’apparition d’un nouveau cycle. 

 

À quel âge une chienne a-t-elle ses premières chaleurs ?

Les premières chaleurs d’une chienne apparaissent généralement à la puberté, et l’âge varie selon la taille et la race :

Taille / Race Âge moyen des premières chaleurs
Petites races (Yorkshire, Chihuahua, Caniche nain…) 6 à 8 mois
Races moyennes (Beagle, Berger Australien…) 9 à 12 mois
Grandes races (Labrador, Berger Allemand, Golden…) 12 à 15 mois
Très grandes races / géantes (Dogues, Saint-Bernard, Léonberg…) 18 à 24 mois

 

Quelle est la durée des chaleurs chez le chien ?

Comme chez la majorité des mammifères, les chaleurs de la chienne correspondent à la période d’ovulation, moment clé de son cycle reproducteur. C’est durant cette phase que la saillie par un mâle peut aboutir à une fécondation et donc à une reproduction réussie. La femelle se montre alors plus réceptive et son organisme est préparé pour accueillir une éventuelle gestation.

Il est très important, pendant les chaleurs et au début de la gestation, de ne pas administrer de médicaments à votre chienne sans l’avis préalable de votre vétérinaire. En effet, certains traitements peuvent avoir des effets indésirables, voire dangereux, sur le développement embryonnaire et mettre en péril la santé des futurs chiots.

Par exemple, un traitement vermifuge doit être effectué avant la saillie afin de protéger la mère et, par la suite, ses petits. De même, la prévention contre les parasites externes (puces, tiques) doit être planifiée avec soin et adaptée à cette période sensible.

À quelle fréquence une chienne a-t-elle ses chaleurs ?

Les chaleurs apparaissent en moyenne tous les 6 mois, mais leur fréquence peut varier selon les races et même d’une chienne à l’autre au sein d’une même race. Ces différences sont généralement normales et ne doivent pas vous inquiéter, tant que les cycles restent réguliers.

En revanche, une variation trop importante dans la durée des intervalles doit attirer votre attention. Par exemple, si l’intervalle entre les chaleurs passe de 4 mois à 6 mois, puis à 8 mois avant de revenir à 6 mois, cela peut traduire un déséquilibre ou un trouble sous-jacent. Dans ce cas, il est vivement conseillé de consulter votre vétérinaire, qui pourra vérifier l’état de santé de votre chienne et, si nécessaire, proposer des examens complémentaires pour s’assurer du bon fonctionnement de son appareil reproducteur.

La ménopause chez la femelle

Couple de chiens

Contrairement aux femmes, la ménopause n’existe pas chez la chienne. Cela signifie qu’elle reste potentiellement apte à se reproduire tout au long de sa vie. Toutefois, sa fertilité diminue nettement à partir de 7 ou 8 ans, âge auquel elle entre dans sa période dite sénior. Les chaleurs peuvent alors devenir moins fréquentes et parfois ne survenir qu’une seule fois par an.

Même si une gestation reste possible à un âge avancé, elle présente davantage de risques pour la santé de la chienne comme pour celle des chiots. C’est pourquoi il est essentiel de demander l’avis d’un vétérinaire avant d’envisager une reproduction chez une femelle âgée.

Combien de temps dure le saignement pendant les chaleurs d'un chien ?

Chez la chienne, le saignement lié aux chaleurs correspond à la première phase du cycle, appelée pro-œstrus.

- En moyenne, comme nous l'avons dit plus haut, cette phase dure 7 à 10 jours  (parfois entre 3 et 17 jours selon les individus).

- Le saignement peut être plus ou moins abondant, parfois très visible (pertes sanguines rouges) ou au contraire discret (pertes rosées ou brunâtres).

- Après cette période, la chienne entre en œstrus : les pertes diminuent et s’éclaircissent, et c’est le moment où elle devient réceptive au mâle (période de fertilité).

Est-ce que les chiennes ont mal pendant leurs règles ?

Certaines chiennes peuvent ressentir un certain inconfort pendant leurs chaleurs. Cela peut se manifester par une légère irritabilité, une baisse d’énergie ou un comportement plus distant que d’habitude. Ces signes sont souvent normaux, mais il est important de rester attentif aux changements plus marqués.

Si vous observez un changement radical de comportement, comme de l’apathie, des pleurs inhabituels, une perte d’appétit, des gémissements ou des difficultés à se déplacer, il est conseillé de prendre sa température et de consulter rapidement votre vétérinaire. Ces symptômes peuvent indiquer une infection, une inflammation ou un problème de santé nécessitant une attention médicale.

Certaines chiennes ont-elles des chaleurs différentes ?

Certaines races de chiens peuvent présenter des cycles sexuels très différents, tant dans leur fréquence que dans leur durée. Par exemple, les femelles Berger Allemand ont souvent des cycles qui se répètent tous les 4 à 5 mois, tandis que la race Nu du Mexique ne connaît généralement qu’un seul cycle par an. Les Labradors, quant à eux, peuvent avoir des chaleurs tous les 8 mois en moyenne, bien que cela puisse varier d’un individu à l’autre.

Il est important de noter que les saignements lors des premières chaleurs peuvent parfois passer inaperçus, surtout chez les races à flux léger ou chez les jeunes chiennes. Cela peut être trompeur pour les propriétaires et comporte un risque : la chienne peut être fécondée dès sa première ovulation si aucune précaution n’est prise.

Pour cette raison, il est essentiel de surveiller attentivement votre chienne à partir de l’âge où les premières chaleurs sont attendues, de connaître les signes précurseurs de l’ovulation et, si nécessaire, de consulter votre vétérinaire pour obtenir des conseils adaptés afin de prévenir toute gestation non désirée.

Comment savoir si les chaleurs de ma chienne sont terminées ?

Pour savoir si votre chienne a terminé son cycle, il suffit généralement de l’observer attentivement. Vous remarquerez que sa vulve retrouve progressivement son apparence normale et que les saignements disparaissent complètement. Les mâles ne sont alors plus attirés par elle et, de toute façon, elle refusera tout contact.

Cette période de fin de cycle marque le retour à la phase de repos de son appareil reproducteur, pendant laquelle son organisme se régénère et se prépare pour le prochain cycle.

Comment aménager le quotidien pendant les menstruations d'un chien ?

Chienne adulte

Plusieurs solutions existent pour éviter les taches de sang dans la maison pendant les chaleurs de votre chienne. Par mesure d’hygiène, vous pouvez utiliser des culottes spécialement conçues pour les chiennes, disponibles chez votre vétérinaire ou dans les magasins spécialisés. Ces accessoires permettent de protéger le panier, le canapé et le reste de votre intérieur tout en offrant un confort adapté à votre animal.

Il est important que votre chienne s’habitue progressivement à porter la culotte. Un apprentissage peut être mis en place même en dehors des périodes de chaleurs, afin qu’elle ne soit pas stressée lorsqu’il faudra l’utiliser. Lorsqu’elle accepte de la porter, il est essentiel de la féliciter et de la récompenser, pour renforcer cette bonne association.

Par ailleurs, il est fortement déconseillé de laisser votre femelle seule dans le jardin pendant ses chaleurs. Les mâles de votre quartier peuvent parcourir de grandes distances pour rejoindre une chienne en chaleur, ce qui peut entraîner des fugues ou des situations dangereuses. La surveillance est donc indispensable pour garantir sa sécurité et éviter toute gestation non désirée.

La stérilisation

La stérilisation chirurgicale chez la chienne est la solution la plus efficace pour éliminer définitivement les chaleurs chez votre chienne. Deux interventions sont possibles : l’ovariectomie, qui consiste à retirer uniquement les ovaires, ou l’ovario-hystérectomie, qui implique l’ablation des ovaires et de l’utérus.

Seul votre vétérinaire pourra vous conseiller la meilleure option en fonction de l’âge, de la santé et des besoins spécifiques de votre amie canine. Quelle que soit la méthode choisie, la stérilisation présente de nombreux avantages pour la santé, notamment la réduction du risque de tumeurs mammaires et la prévention des infections utérines.

Chez les chiens et les chats, le fait de ne pas être stérilisé constitue un facteur de risque majeur pour le développement de tumeurs mammaires. Lorsqu’une stérilisation est pratiquée avant le premier œstrus, le risque de survenue d’une tumeur mammaire est d’environ 0,5 %. Ce risque augmente à 8 % si la stérilisation intervient après le premier œstrus, et atteint 26 % après le deuxième œstrus*. 

Quels médicaments permettent de stopper les chaleurs chez la chienne ?

Chez la chienne, il existe des médicaments hormonaux, parfois appelés « pilules contraceptives pour chien », qui permettent de bloquer, retarder ou interrompre les chaleurs. Leur utilisation doit toujours se faire sous contrôle vétérinaire, car ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires importants, notamment une augmentation du risque de cancers.

Les progestagènes 

Administrés sous forme de comprimés ou d’injections, les progestagènes agissent en imitant la progestérone, ce qui empêche l’ovulation et stoppe les signes visibles de chaleurs.
Risques : augmentation du risque de pyomètre (infection de l’utérus), de tumeurs mammaires, ainsi que de troubles métaboliques tels que le diabète ou la prise de poids.

Les proligestones 

Ces injections hormonales sont utilisées pour retarder ou interrompre les chaleurs. Elles présentent des risques similaires à ceux des progestagènes, mais sont généralement mieux tolérées.

Les agonistes de la GnRH 

Principalement utilisés chez le mâle pour induire une infertilité temporaire, ces médicaments peuvent également être employés chez la femelle dans certains cas. Ils provoquent d’abord une phase transitoire de chaleurs, avant d’induire une suppression de l’activité ovarienne, pouvant bloquer les chaleurs pendant plusieurs mois.

L'avis de Bulle Bleue : ces médicaments ne sont pas anodins : leur usage est limité aux cas où la stérilisation n’est pas possible (ex. élevage, contre-indication chirurgicale). De nombreuses chiennes ayant reçu ce type de médicament souffrent ensuite de pyomètres ou de tumeurs mammaires graves.

Quels cas particuliers peuvent survenir pendant les chaleurs ?

Des cas particuliers de chaleurs existent qui doivent parfois être signalées à votre vétérinaire :

- Les chaleurs « silencieuses » se caractérisent par peu de signes visibles. Elles sont fréquentes chez les jeunes chiennes lors de leur première chaleur. La vulve est peu gonflée et les pertes sanguines très discrètes, ce qui peut rendre leur détection difficile.

- Les chaleurs « persistantes » durent anormalement longtemps, parfois plus de six semaines. Elles peuvent être causées par des troubles hormonaux ou anatomiques et sont le plus souvent observées chez les chiennes âgées. Dans ce cas, il est fortement recommandé de consulter un vétérinaire, car des kystes ovariens ou d’autres problèmes de santé peuvent en être la cause.

- Les chaleurs « fractionnées » s’interrompent puis reprennent de manière aléatoire au cours de leur évolution. Ce phénomène peut parfois compliquer l’observation du cycle et nécessite, selon les cas, un suivi vétérinaire pour en déterminer la cause.

Le saviez vous ? Lorsque plusieurs chiennes vivent sous le même toit, il est relativement fréquent de constater que leurs chaleurs se synchronisent.

Quels sont les symptômes d'un chien en rut ?

Un chien mâle n’a pas de cycle sexuel comme la femelle. Son corps est généralement prêt à se reproduire à partir de 7 mois, mais il est conseillé d’attendre qu’il soit un peu plus âgé, entre 10 et 15 mois, selon la race. À cet âge, les taux hormonaux et la qualité des spermatozoïdes sont optimaux, ce qui augmente les chances d’une fécondation réussie.

Lorsqu’un chien est en rut, son comportement devient facilement reconnaissable. Il peut être très excité, courir dans tous les sens, aboyer fréquemment et uriner plus que d’habitude : ces signes indiquent généralement qu’une chienne en chaleur est à proximité. Ces réactions sont entièrement normales et instinctives. Il est inutile de le gronder ou de le punir, car il agit selon ses comportements naturels.

Comment calmer un mâle en période de rut ?

Chien en rut

Lors de ces périodes il est conseillé d'adapter ses balades suivant les lieux. Éviter les femelles est la meilleure des solutions. Si votre compagnon est toujours très excité, arrangez-vous à détourner son attention avec des jeux, toujours dans un lieu clos. S'il chevauche des objets, là aussi c'est un comportement normal, il ne faut pas le gronder, mais lui changer les idées en multipliant les promenades.

Si la situation est véritablement insoutenable, il peut être possible de procéder à une castration du chien. Mais attention, cela ne règle pas toujours le problème. Dès lors, il est essentiel d'en parler à votre vétérinaire pour savoir si cette solution est véritablement adaptée à votre compagnon. Cette opération étant définitive, elle doit être bien réfléchie.

Pour conclure, lorsque votre chienne est en chaleur, il est important de prendre quelques précautions. Il faut savoir que pour son bien-être physique et psychologique, il n'est nullement nécessaire de la faire reproduire. Pour avoir des conseils personnalisés, n'hésitez pas à contacter votre vétérinaire. 

Source : Le point vétérinaire